Le Sentier de la Conscience

 

La Voie du Guerrier 

Association Maja Cardot

Cela n’a rien à voir avec une discipline pour « ravagés » ou « allumés », ni avec une méditation «béni oui oui».

Pour ce faire, se centrer. Assise juste afin de favoriser la circulation énergétique.

Lorsque vous venez de franchir le cap du : je m’ennuie, je n’ai rien à faire et après… réaction de la personnalité à qui vous serez obligé d’opposer silence et paix, une détente bienfaisante vous envahira, terrain propice à la méditation.

Dans la véritable méditation, vous sortez de vos limites, vous allez vers une sorte de régénération.

Il est bon de la pratiquer avec un instructeur qui vous aidera à voir clair.

Comment acquérir la Paix-Silence du corps, l'esprit en contemplation sans jugement, sans fuite jusqu'à ce qu'il accepte de se taire et de se régénérer?

La méditation transporte l’esprit hors de ses limites et le plonge au sein de la pure conscience universelle. Alors, une sorte de paix harmonique s’installe, la sensation d’exister dans une immensité, comblé. L’Univers coule en nous. Ainsi immergés, émergeant de vagues harmoniques qui se répandent au plus profond de nos cellules, l’organisme se réveille.

Voyage aux tréfonds de nos mystères. Recherche d'indications, de remontées des richesses intérieures. Chacun puise dans ses richesses intérieures les indications dont il a besoin dans l'instant.

La méditation est action.

C’est une action intense sous multiples formes qui engendre une infinité de sensations. Là, le corps est enfin en paix, il devient le temple de l’esprit qui vibre dans l’âme, d’où émerge la quintessence du vécu, réalité de l’instant.

La méditation est placée sous l’influence de la planète Mercure : affinement de l’esprit par une écoute profonde.

C’est un droit de regard sur soi. Pour cela, il faut qu’il y ait quelqu’un qui soit attentif, qu’il y ait l’œil intérieur ouvert. C’est une prise de conscience. C’est l’entrée royale dans un monde à multiples directions, où s’il n’y a pas de rigueur, il est facile de se perdre en rêvasseries ; cause d’une énorme perte d’énergie.

L’esprit prend les rênes et s’adverse en un ressenti regard  sur son propre vécu qui constitue un monde ; qui alors délivre une multitude d’indications-évidence. Là, le corps peut réagir en envoyant des signaux qui se traduisent en sensations tactiles. J’ai mal … au niveau de ma sensation, l’estomac. Traduction : « j’en ai gros sur le cœur, j’ai peur… » La colonne vertébrale douloureuse. Traduction : « j’en ai plein le dos …, j’étouffe dans cette situation. », etc.

Et puis, arrive le moment où se fait le passage dans les plans supérieurs, les mondes parallèles vibratoires, subtils, peuplés d’entités lumineuses, attentives, de sublimes géométries colorées luminescentes, assemblages plus ou moins cohérents qui interpellent. Cela s’exprime par le langage de la grande symbolique sacrée qui devient alors message audible, en interférence avec l’Univers. La méditation, c’est être à l’écoute du dialogue intérieur que nous maintenons inconsciemment, constitué de nos reflets, expériences vécues. Des voix, des musiques, des sensations, des compréhensions fulgurantes, des ouvertures immenses dans une vastitude infinie qui nous ravissent, nous énergétisent, nous régénèrent, nous regonflent et nous réalignent sur le chemin de la vie.

Ce passage se fait par le monde du rêve, mais là, le corps en paix ne dort pas, veille et reçoit comme en un vase sacré le meilleur. Il peut se guérir de bien des souffrances.

Pourquoi ?

Parce que l’état passionnel s’est désincrusté, a lâché prise, donc libération.


La méditation, en fait, est une grande et immense discipline. Assise juste, les yeux fermés à la vie extérieure, ouvert à la vie intérieure ; avec ou sans musique. Personnellement je suis pour une superbe musique qui correspond à un monde vibratoire bien défini et va servir de schéma structure à notre propre expérience afin de ne pas s’égarer dans les méandres de l’imagination et des sensations. Si ce qui se lève est heureux, nous dirons : « j’aime ». Si au contraire cela réactive ce qui a besoin d’être remis en place ou relativisé ou qui lève carrément : peurs, angoisses, souffrances larvées, on détestera. On rejettera, même avec violence. Certains s’échappent même « manu-militari », en pleine méditation…

Je répète, la méditation, demande : détente, paix harmonique, état de réceptivité, de lâcher prise et de regard juste simplement pour savoir.

C’est un acte de volonté dans le lâcher prise.

Dans savoir, il y a non seulement : je sais-voir mais aussi « oïr » = entendre. Cela veut dire : j’ai vu et entendu ma propre injonction : ordre de transformation. C’est une connaissance acquise. Avec le temps, c’est une nourriture exquise dont on devient accro. C’est une belle dépendance, vécue harmoniquement, notre propre nature immergée dans le cosmos. Nous devenons ce que nous sommes : agrégat d’atomes, porteur de l’histoire de l’humanité ; poussière d’étoiles condensées, formatée par le temps, dans un temps immuable. « Unique dans un instant unique ». Point de lumière dans le monde, axe tellurico-cosmique.

La méditation bien vécue nous conduit pas à pas vers notre véritable nature et nous permet d’ouvrir les yeux du cœur, d’enlever les leurres, de nous condenser, nous élaborer, nous construire par la remise en place du vécu qui devient quintessence de vie et d’être heureux, en bonne santé morale et physique.

Le seul devoir qu’a l’homme sur terre, c’est une haute discipline : celui d’être heureux, je le répète.

En fait c’est la présence dans l’instant à l’instant, sans plus. C’est immense. C’est un sas vers l’Infini. Ce qui implique d’échapper au rêve du déterministe collectif et d’entrer dans la liberté d’être à travers nos propres décisions, les pieds sur la terre, la tête dans les étoiles, avec un cerveau ordinateur qui fonctionne bien et traduit justement les signaux perçus, les indications reçues, met en œuvre notre pouvoir de réflexion juste.

De plus cette présence à l’instant, peut être transposée dans l’action quotidienne qui devient alors méditation active dans une acuité particulière alliée à une détente efficace.

Il arrive un moment où dans l’être, le corps à l’unisson de l’esprit, devient immobile en parfaite cohésion avec l’univers, l’immensité. Là, c’est une évidence, on se sent faire partie du tout.

La méditation est royale. C’est un yoga cosmique. C’est une reliaison-ralliance à tout ce qui vibre et vit. C’est la vie ! C’est un lien à l’esprit qui préside à notre vie dans l’organisation grandiose du vivant. »

Voyons en profondeur ce qui se passe.

C’est le facteur de développement intérieur, magique et sacré :

La méditation est double. D'une part elle ressemble au sommeil et, d'autre part, elle a une fonction tout à fait opposée. Elle représente un éveil supérieur. Par la concentration, l'âme est obligée de tirer de ses tréfonds des forces beaucoup plus puissantes que celles dont elle use dans la vie courante. Son  activité intérieure s'accroît. Elle se libère du corps, comme pendant le sommeil, ce qui lui permet d'accéder à sa propre conscience.

Elle ne se connaît pas elle-même et se perçoit seulement dans l'image que son corps, par les cinq sens, ses portes qui laissent passer des sortes de reflets.

Ce qui est perçu n'est pas nécessairement des réalités du monde spirituel. Pour cela il faut, tout un cheminement qui permet des structures qui mènent  à des réalités.

La méditation sert à détacher  l’âme de la perception sensorielle et du cerveau auquel l'entendement est lié  d’ordinaire.

La première expérience que l'homme fait dans cette discipline, c'est la libération d'avec les organes physiques, base de la régénération.

La conscience  ne s’efface que lorsqu'il il y a abstraction des perceptions sensorielles et de la pensée rationnelle courante. Le véritable esprit de méditation c'est : s'élever au-dessus, ce qui donne l'impression d’être « deux ».

C’est la première expérience spirituelle.

C’est aussi l’observation d’une entité psycho spirituelle, d'un Moi qui se dégage.

Une sorte de  Moi s'est extirpé de l'autre, ce qui est physique. Nous ne sommes pas libérés du monde des sens autrement nous tomberions dans le néant de l'inconscient.

La première expérience est en fait la perception du « Soi. »

Dans le silence intérieur, l'âme devient consciente pleinement. À ce stade, elle perçoit en premier des mondes d'images imagination. C’est aussi le monde de ses pensées vivantes en représentations, qui apparaît alors. C’est un monde nouveau. L'âme doit reconnaître qu'elle ne sait encore rien d'autre que des reflets d’elle-même qui ont pris force, à la faveur de la concentration, attention- conscience.

Les perceptions ordinaires s’effacent. Là, le véritable environnement spirituel se révèle. Là, apparaît une réalité spirituelle. Une sorte d’individualité s’affirme, de perception de soi. L'observation d'un monde psycho spirituel extérieur à soi, monde des représentations[1] stockées apparaît. Il est possible là, d’observer ce monde vivant de pensées évoluant, presque détaché de nous. Chaque humain crée son propre monde qui s’interpénètre avec celui des autres…

Au début  l’âme se sent faible face à cette perception dans ce monde incroyable de richesse des expériences, comportant toutes les facettes de la vie, des plus belles aux plus laides, si ce n’est carrément horribles. Il faut rassembler ses énergies, entrer en relation avec les symboles que l'on a construits ou d'autres représentations, à travers nos cinq sens, non seulement pour traduire juste mais élaguer, se libérer et décider que cela n’a plus d’importance. S’alléger, faire le ménage ! C’est-à-dire, remanier notre propre monde de pensées afin qu’il cesse d’interférer sur le Présent.

Si vous voulez vous élever au-delà des préoccupations ordinaires, dans l'imagerie de vos symboles, de votre propre langage, pour vous reconnaître, là, vous pouvez contempler le monde supérieur, suprasensible. Á cet instant, vous ressentez comme un doux balancement, sorte de vibration intérieure. Vous échappez à la notion du temps. Il s’annule. C’est un bonheur.

Après avoir vécu cela, il est possible de se maintenir dans cet État où aucune incitation venant du monde extérieur n'agit sur l'âme où, même les représentations tirées de l'imagination, déjà caractérisées, sont effacés de la conscience. C’est l’instant de la régénération du corps physique.

Alors seulement peut apparaître dans cette conscience, ce qui s'est formé grâce à la concentration.

Par la suite, ce que l'âme ne saurait réaliser à l'état de veille, à cause de l'activité de la vie physique, dite  « sensible », elle le peut à l'état de sommeil.

Bref, l’Être a conscience qu'il est passé dans un autre monde. C'est une réalité dont il est sorti au réveil. Son souvenir des entités et des faits de cet autre monde deviendra toujours plus précis au fur et à mesure du travail de concentration.

Ce sont les portes du rêve,  haute discipline chamanique. Rêver la voie. C'est ce que l'on appelle ce haut aspect de l'esprit de méditation : la continuité de la conscience qui peut vous brancher sur des flashs de connaissance supérieure. Cela ne veut pas dire que la personne a tout le temps sa conscience pendant le sommeil.

Le grand pas est fait lorsque l'humain peut contempler dans le sommeil, à certains moments, consciemment, un monde psycho spirituel, tout en étant endormi ou,  revoir, à son réveil,  des états de conscience de courte durée qui sont d'une valeur inestimable, ses réminiscences de rêves, injonctions parfois qui rejaillissent, par moments, dans la vie active.

C’est un état transitoire. Grâce aux expériences de ce genre, l’âme acquiert toujours plus de force pour se protéger, même pendant la veille, contre les influences perturbatrices des mondes physiques extérieurs et intérieurs.

Dès que la pensée liée au cerveau se tait et s’est même effacée de la conscience, les représentations, la perception psycho-spirituelle se met en route.

L’âme éprouve à cet instant le sentiment d’avoir donné naissance en elle-même, à un nouvel Être, ressent son être ancien comme un second être à ses côtés.

C’est comme si l’on vivait maintenant en pleine conscience des deux « Moi ». L’un est celui que l’on connaissait jusqu’alors, la personnalité apparente, le faux égo. L’autre, notre vraie nature muette jusqu’alors, peut enfin commencer à révéler sa présence, peut maintenant être amené à avoir des perceptions dans le monde de l’Esprit. Il grandit.

Il perçoit maintenant autour de lui des faits et des êtres spirituels, tout comme dans le monde physique avec les cinq sens.

C’est la troisième expérience très importante.

Là, l’être humain doit être conscient et tenir compte du fait, qu’avec le renforcement de ses forces psychiques, l’amour du Moi, l’égoïsme, atteint un degré que la vie ordinaire ne connaît même pas. A ce stade, il prend dans l’âme, l’aspect d’une force de la nature, puissance de vie. Il faut alors une discipline très puissante de la volonté pour triompher de cet égoïsme accru.  C’est comme une sorte de puissance enivrante. Elle fait partie des ennemis à vaincre, sorte d’enfermement.

L’égoïsme est toujours là. Il existe. Mais l’expérience de l’Esprit fait qu’il devient Conscient, pour mieux «  le traquer » plus tard…

L’éducation de la volonté doit absolument aller de pair avec l’ensemble des disciplines spirituelles afin de ne pas s’anéantir dans une tendance à la jouissance et au bonheur qu’on a d’abord créée soi-même.

Sans force morale, la victoire sur l’égoïsme n’est pas possible.

 

Là, maintenant, on sait faire la distinction entre sa propre représentation et une réalité spirituelle[2]. C’est une expérience concrète et  elle seule, permet cette distinction. Cela évitera de s’imaginer un fait spirituel ou de passer à côté d’un phénomène, là où des êtres réels font une impression sur les organes de perception qui ont été éveillés.

Á ce moment là, on sait !  Après, c’est autre chose…

Bien entendu, cette résultante s’inscrit dans la continuité d’une pratique régulière. Le déclic se fera en fonction de votre propre nature. Mais, il se fera. Tout dépendra de votre capacité de continuité.

L’entraînement de l’apprenti guerrier passe par l’Esprit et la pratique régulière de la méditation afin d’acquérir la capacité, en un instant,  de se calmer, se détendre, se réaligner, changer d’humeur afin d’être capable de percevoir juste et vrai dans l’instant, qu’il soit crucial ou non, juste pour savoir et être.

Alors la vie a une autre saveur…


[1] Voir causerie : « Les Représentations »,  par l’auteur.

[2] Voir aussi les livres suivants : « Le chemin vers la connaissance de soi » de Rudolf  Steiner et :

« Méditation et action » de Chögyam Trungpa.       Se reporter à la Bibliographie.